Notre journal de voyage essaie de capturer l’essence d’une aventure vietnamienne authentique, riche en immersion culturelle et en merveilles naturelles.
Vous pouvez puiser votre inspiration dans ce
circuit assez proche du nôtre, proposé par
Mr Linh’s Adventures.
Nous vous souhaitons de vivre des émotions aussi belles et intenses !
Pierre & Lea
Jour 1 : Hanoi - Nghia Lo, première immersion
Le van s'est arraché du chaos d'Hanoi ce matin. Honnêtement, j'étais un peu fébrile, habituée aux écrans plus qu'aux rizières. Mais deux heures plus tard, nous sommes arrivés à Duong Lam. Dans le cadre des prix de conservation du patrimoine culturel pour la région Asie-Pacifique, ce village ancien a recu le Prix du Mérite l'UNESCO. Maise n’est pas ce titre un peu pompeux qui a tout de suite fasciné Pierre, ce sont plutot les maisons vieilles de 100 à 400 ans, les murs en latérite et un banian millénaire. Je le voyais déjà griffonner ses futurs croquis. L'ambiance était incroyablement calme comparée à la ville.
Puis la pagode Mia... Là, même moi, la pipelette, j'ai fermé mon clapet. Près de 300 statues en bois du XVe siècle ! Ça dégageait une sérénité dingue. Pierre m'a posé la main sur l'épaule, et j'ai su qu'on était connectés, silencieusement.
Après un déjeuner maison, la route a déroulé des rizières plates, puis des plantations de thé en altitude, et enfin, du maïs au milieu de ces roches karstiques gigantesques. La nature a commencé à nous parler, et on a écouté, fascinés.
On a fini la journée à Nghia Lo, chez une famille Thaï Blanc, dans une maison sur pilotis. Le soleil se couchait, j'ai hâte de voir les dessins de Pierre !
Jour 2 : Nghia Lo - Mu Cang Chai, l'éveil des sens et la splendeur des terrasses
Le chant du coq a sonné le réveil ce matin à Nghia Lo. Dormir chez les Thaï Blanc sur pilotis, c'est une expérience unique, pas de réveil strident, juste la nature qui appelle.
Après un bon petit-déjeuner typiquement Thaï, on est partis pour une balade à vélo. Léa a évité de justesse une poule, et elle m’a lancé: "Le trafic est moins dense qu'à Hanoï, hein ?" J’ai ri. On a roulé tranquillement au milieu des rizières et des champs de maïs, croisant canards, poulets, cochons, et des buffles d'eau qui nous regardaient passer avec un air blasé. En moi-même, tout silencieux, je me murmurais : "C'est ça, la vraie vie, Léa. Pas d'écrans, juste le rythme de la terre." Léa a adoré cette pause en plein air, face aux champs verdoyants.
La route vers Mu Cang Chai a été un défi et une merveille. Le col de Khau Pha offrait des vues étourdissantes, chaque virage révélant un nouveau tableau. Les rizières de Tu Le étaient tout simplement grandioses. C'est le genre de paysage qu'on essaie de capturer avec l'objectif, mais qui se grave surtout dans la mémoire. À Nam Co, les costumes des H'mong Fleur étaient d'une finesse incroyable, des motifs qui appellent au dessin. Léa était aux anges, fascinée par ces couleurs.
Mais le moment le plus fort de la journée, ça a été sans aucun doute, les rizières en terrasses de Mam Soi à La Pan Tan. Après une petite marche, on a atteint un point de vue qui nous a laissés sans voix. Des vagues de terrasses sculptaient les montagnes à perte de vue. Pierre a tenté de prendre quelques clichés, mais il sait que les dessins rendront mieux cette sensation d'immensité et la perfection des lignes. Moi, pour une fois, j’étais bouche bée, les yeux brillants.
Une journée riche en inspirations visuelles et en émotions, avant la nuit chez Madame Chon, une autre famille Thaï Blanc à Kim Noi.
Portrait d’une femme Dao Rouge - Techniques mixtes sur papier Arches grain torchon
Jour 3 : De Mu Cang Chai à Sapa, l'ivresse des sommets et la rencontre Dao
Après notre nuit chez Madame Chon, le réveil était doux mais l'excitation palpable : direction Sapa !
Pierre avait déjà checké l'itinéraire et ses fameux lacets. Il m'a dit en souriant : "Accroche-toi Léa !", mais franchement, je n'ai même pas été malade ! La route était absolument dingue, chaque virage ouvrait sur un nouveau panorama, une immensité verte et brute. Même ma playlist est restée au fond de mon sac, rivée que j'étais aux parebrises.
Franchement, le col de Sin Ho, c'est quelque chose ! On se sent vraiment au-dessus du monde. Pierre s'agitait avec son appareil, il était aux anges. C’est le genre de paysage qu’il tentera de reproduire en croquis pour capturer cette sensation de vertige et d'infini. On est arrivés à Sapa en fin de matinée. La ville a un petit air de station de montagne, avec son brouillard mystérieux.
Après le déjeuner, Pierre a cherché l'angle parfait pour ses photos de la ville pendant que je farfouillais les étals d'artisanat. L'après-midi, on s'est lancés dans le trek vers le village de Giang Ta Chai. Mes mollets ont quelque peu souffert, mais les paysages à travers les rizières et les bambouseraies en valaient vraiment la peine. Pierre a observé la façon dont les rizières épousent le relief, les différentes nuances de vert. Le soir, on a dîné et dormi dans une maison Dao, et j’ai adoré échanger des sourires avec les enfants. Pierre, lui, a passé du temps à observer l'architecture traditionnelle. Une immersion totale !
Les rizières en terrasses de Hoang Su Phi - Techniques mixtes sur papier Arches grain torchon
Jour 4 : Marché de Bac Ha et l'appel des terrasses de Hoang Su Phi
Le soleil s'est levé sur Giang Ta Chai, et après une nuit paisible chez les Dao, on a mis le cap sur Bac Ha.
Léa était super excitée, surtout qu'aujourd'hui, c'était dimanche, donc marché ! En arrivant, c'était une vraie "ruche multicolore", un feu d'artifice de couleurs. Léa a adoré essayer de deviner d'où venaient les gens juste avec leurs costumes. "Regarde Pierre, les H'mong Fleur et leurs jupes incroyables ! Et là-bas, des Dao, c'est sûr !" C'était une vraie cacophonie joyeuse, avec les bêtes qui braillaient au marché aux bestiaux. Moi, bien sûr, était déjà en mode paparazzi avec mon appareil. C'était un régal pour les yeux et les oreilles, une immersion totale dans la vie locale.
Après le déjeuner, on est allés visiter le palais de Hoang A Tuong. Ce qui m’a tout de suite sauté aux yeux, c’est ce curieux mélange de styles, baroque et oriental. C'était comme faire un bond dans le temps. Puis, on a pris une petite route de montagne, et là, le spectacle ! Les rizières en terrasses à perte de vue, des villages perchés un peu partout. C'est le genre de paysage que je vais essayer de reproduire en lavis ; j’aimerais arriver à capter cette sensation d'immensité et la retranscrire. On est arrivés au village de Ban Phung, et Léa a observé les femmes La Chi, avec leurs jupes noires et leurs broderies délicates. Elles portent parfois de lourdes charges sur leur front, ça fait réfléchir à la dureté de leur quotidien.
La journée s'est achevée à Hoang Su Phi, où un hôtel nous attendait. Une bonne nuit de repos après tant d'émotions.
Magie ds paysages de Ha Giang - Sony A7R III
Jour 5 : Hoang Su Phi, l'apogée des terrasses et la route vers Ha Giang
Le réveil à Hoang Su Phi était d'une douceur incroyable. On est vraiment "hors des sentiers battus" ici, et ça, j'adore !
Pierre, l'œil déjà rivé sur le paysage, murmurait que c'était "une autre dimension". Et il avait raison ! Les rizières en terrasses ici ne se contentent pas d'épouser les collines, elles les subliment, comme des vagues infinies. J’étais tout simplement émerveillée par les nuances de vert et la lumière du matin qui jouait avec les reflets.
Des plantations de thé magnifiques, certaines centenaires, ajoutaient une touche de verdure dense et organisée à ce tableau déjà parfait. L'odeur fraîche des feuilles flottait dans l'air. Ensuite, la route vers Ha Giang a été l'occasion de traverser le col de Tan Su Phin. Ces passages sont incroyablement spectaculaires. Chaque virage dévoilait un nouveau panorama, une nouvelle immensité, et les opportunités de photos étaient innombrables. Pierre était aux anges, son appareil ne le quittait pas. Quant à moi, j’avais rangé mon téléphone, préférant m'imprégner visuellement de chaque horizon. C'est le genre de paysage qui vous rend humble et vous reconnecte à l'essentiel.
La journée s'est conclue par notre arrivée à Ha Giang et une nouvelle nuit dans une maison sur pilotis d'une famille Tay.
La Nho Que depuis Ma Pi Leng- Techniques mixtes sur papier Arches grain torchon
Jour 6 : Au cœur du plateau karstique, Dong Van et le vertigineux Ma Pi Leng
Après une nuit chez la famille Tay, on a repris la route ce matin.
Direction Dong Van, et on a traversé le col de Cong Troi – la "Porte du Ciel" – et son nom n'a pas menti ! Léa était scotchée à la fenêtre, me lançant un : "Pierre, regarde ça ! C'est dingue comme on se sent petits ici !" Les montagnes se dressaient majestueusement. En chemin, on a fait une halte au Palais du Roi H’mong dans le village H'mong de Sa Phin. J’étais à fond, fasciné par l'histoire. Léa, elle, imaginait la vie d'avant dans cette impressionnante bâtisse. C'était aussi étonnant de voir toutes ces plantations de maïs, où la récolte se fait encore à la main. Un boulot de dingue !
L'arrivée à Dong Van a changé l'ambiance. On a déjeuné dans le marché coloré du vieux quartier, un véritable festival visuel avec ses anciennes maisons en pierre et ses habitants en costumes traditionnels. Pierre essayait de tout photographier, tandis que je souriais spontanément à tout le monde.
Mais le clou du spectacle, c'était après le déjeuner : le col de Ma Pi Leng ! La route est juste incroyable, "l'une des plus belles du pays", comme ils disent dans les guides. Des falaises qui tombent à pic sur la rivière Nho Que, c'était vertigineux. Je suis restée muette (oui, ça m’est arrivé plusieurs fois, il faudra que je consulte !), juste à admirer, tandis que Pierre était presque surexcité, essayant d'immortaliser ces gorges étouridissantes.
Une fois arrivés à Meo Vac, la fatigue était là, mais une fatigue heureuse, celle d'avoir été témoin de panoramas inoubliables.
Rencontres sur la route de Meo Vac - Sony A7R III
Jour 7 : La simplicité de Meo Vac et l'artisanat Nung
Meo Vac nous a réveillé ce matin avec son atmosphère paisible, typique des petites villes de montagne. C'est un creuset de cultures, abritant les ethnies Tay, Dao, H'mong et Lo Lo. En parlant des Lo Lo, nous avons profité de notre halte à Meo Vac pour faire un détour par le village de Sang A Pa, où la culture et les traditions de ce peuple fascinant sont toujours à l’honneur. Un dépaysement total dans un décor à la fois spectaculaire et reposant.
Après avoir fait le plein d'images et de sons, on a pris la route vers Bao Lac pour déjeuner, en s'arrêtant dans quelques villages. La route était encore bien montagneuse, mais les vues commençaient à nous être familières.
Notre dernière étape, c'était le village Nung de Pac Rang. Il est connu pour ses forgerons et leurs outils agricoles. Léa était fascinée par la chaleur des forges et la dextérité des mains. J’ai longuement observé ces artisans, maîtres d'un savoir-faire ancestral, réfléchissant au contraste avec nos sociétés ultra-technologiques.
La journée s'est terminée par un dîner et une nuit chez une famille Nung. On se sent vraiment privilégiés de vivre ça, loin de notre monde connecté.
Les impressionnantes chutes de Ba Gioc - Techniques mixtes sur papier Arches grain torchon
Jour 8 : Les chutes de Ban Gioc et la magie du lac Ba Be
Après une nuit confortable chez nos hôtes Nung, on a repris la route depuis Cao Bang ce matin. La destination du jour était mythique : les chutes de Ban Gioc.
On en avait vu des photos partout à Hanoï, mais là, en vrai, c'était juste incroyable ! Le grondement de l'eau se faisait de plus en plus fort à mesure qu'on approchait. C'est aussi la frontière avec la Chine, donc on était littéralement à la lisière de deux pays. L'eau dévalait en plusieurs paliers, c'était un spectacle grandiose, avec la brume et les arcs-en-ciel. Si les chutes sont iconiques, la réalité a dépassé toutes nos attentes. Après les chutes, on est allés explorer la grotte de Nguom Ngao, la "Grotte du Tigre". Dès l'entrée, Léa a crié "Wouah ! C'est immense !" Et c'était vrai ! Les formations calcaires, les stalactites de toutes formes et tailles, c'était féerique. C'est la plus célèbre de la province, et on comprend pourquoi. On ne se refait pas, j’y ai vu matière à des dessins plus abstraits, jouant avec les ombres et les textures.
Après cette incursion souterraine, direction le Parc National de Ba Be. L'ambiance a changé, tout est devenu paisible et serein. Le lac est calme et lisse comme un miroir, entouré de montagnes tapissées de jungle d’un vert dense et profond. On a dîné et dormi dans un Jungle Resort du nom de Ba Be Jungle Houses, une belle fin de journée en harmonie avec la nature.
Sérénité du lac Ba Be - Sony A7R III
Jour 9 : La sérénité de Ba Be et le doux retour à Hanoi
Le dernier matin à Ba Be Jungle Houses était juste parfait. Un petit-déjeuner sur la terrasse, face au lac qui se réveillait doucement, c'est le genre de moment où l'on a envie de se mettre en pause et de ne jamais partir. Léa a trouvé cette ambiance tellement apaisante.
On a marché un peu à travers les rizières et le village de Bo Lu pour rejoindre le bateau. Et là, c'était notre dernière aventure aquatique : trois heures sur le lac de Ba Be ! Le bateau glissait en silence, c'était tellement apaisant. Léa a même suggéré de sauter pour se rafraîchir, les eaux étaient si calmes et tentantes. Je me suis contenté de profiter de la sérénité du lac pour un dernier croquis méditatif. Le bateau nous a emmenés le long de la rivière, et on a levé les yeux vers ces formations karstiques qu'on connaissait maintenant si bien. Mais le plus fou, c'était la grotte de Puong ! La rivière passe en dessous, et il y a des milliers de chauves-souris. Léa était un peu impressionnée au début, mais c'était un spectacle vraiment fascinant, un peu mystérieux. Sans trop comprendre pourquoi, j’ai été marqué par ce phénomène naturel saisissant, un défi pour mes croquis de rendre cette atmosphère sombre et vivante.
Ensuite, on est rentrés à Bo Lu et on a pris la route pour Hanoï. C'était l'occasion de se détendre, de repenser à tout ce qu'on avait vécu. Léa a trouvé que c'était une vraie bouffée d'air frais pour nous deux. On est arrivés en fin d’après-midi, et même si le chaos de Hanoi nous a repris, on n'est plus les mêmes.
Ce voyage nous a marqués, nous laissant des souvenirs impérissables et une envie irrépressible de repartir à l'aventure. Nous sommes rentrés transformés, enrichis de ces paysages, de ces rencontres, et de cette profonde immersion. Ce carnet sera le témoignage de ce voyage, un mélange de photos, de croquis et de nos impressions partagées.
Pagodon de la tortue, lac Hoan Kiem, Hanoi - Techniques mixtes sur papier Arches grain torchon