Gỏi cuốn, Nem cuốn, ou Rouleau de printemps vietnamien... Peu importe son nom, ce mets légendaire incarne à lui seul l'essence de la street food vietnamienne. Délicieux, nourrissant et accessible, il se présente comme une véritable ode aux saveurs et aux couleurs du pays.
Mais au-delà de sa simple apparence, le Goï Cuon cache une histoire riche et fascinante, nourrie – sans mauvais jeu de mot - de légendes et de traditions. Avant de nous plonger dans sa préparation et de savourer chaque bouchée, prenons le temps de découvrir les secrets de ce trésor culinaire...
Origines du Goi Cuon
Le Goi Cuon, trésor de la gastronomie vietnamienne, n'est pas né du hasard. Signifiant littéralement « salade en rouleaux », il est le fruit d'une longue histoire et d'un savoir-faire transmis de génération en génération. Sa composition simple mais raffinée reflète l'ingéniosité et la sagesse des ancêtres vietnamiens.
Un voyage dans le temps
Connus sous le nom de "rouleaux de printemps frais", les Gi Cuon font partie intégrante de la cuisine vietnamienne depuis des siècles.
L'ombre des dynasties
Certaines théories situent leurs origines à l'époque de la dynastie Nguyen (1802-1945), où ils auraient été présents lors des banquets royaux et des fêtes importantes. D'autres récits les font remonter encore plus loin, à l'époque de la dynastie des Lý (1009-1225). Enfin, certains affirment que leur naissance a eu lieu dans les villages du delta du Tonkin.
Mystère et incertitude
En réalité, l'origine exacte du Goï Cuon reste incertaine. Mais qu'importe l'époque de sa création, ce plat est un véritable symbole de la culture vietnamienne et un héritage précieux à préserver. Si l’on ne connait pas vraiment l’origine exacte du Goi cuon, plusieurs théories s’affrontent quant à sa nassance. Laissez-moi vous conter les plus connues.
Un héritage royal
Selon cette théorie, les Goi Cuon auraient été inventés à la cour impériale de la dynastie Nguyen. Leur finesse et leur fraîcheur en auraient fait un mets de choix pour les banquets royaux et les grandes occasions.
Une inspiration chinoise
Certains historiens culinaires pensent que les Goi cuon dérivent des rouleaux de printemps chinois, introduits au Vietnam au fil des échanges commerciaux et culturels.
Un cadeau des ancêtres
D'autres récits situent l'origine du Goï Cuon dans les traditions culinaires des villages du nord du Vietnam. Ce plat simple et nourrissant aurait été préparé par les familles vietnamiennes pour célébrer le printemps et les fêtes importantes.
Une évolution locale
D'autres affirment que les Goi cuon sont une adaptation vietnamienne d'un plat populaire du sud de la Chine, le "zòngzi". Cette version aurait été modifiée au fil du temps pour utiliser des ingrédients locaux et des techniques de préparation typiquement vietnamiennes.
Une légende populaire
Les Goi cuon auraient été inventés par des paysans vietnamiens qui cherchaient un moyen pratique de transporter leur repas dans les champs. Une autre version met en avant l'ingéniosité des pêcheurs du delta du Tonkin qui auraient utilisé les produits frais de la pêche et les légumes locaux pour créer un plat savoureux et économique.
Symbolique du Goi cuon
Le Goi Cuon est bien plus qu'un simple plat. Il est un symbole de bonheur, de prospérité et de chance. Bien plus qu'une simple combinaison d'ingrédients, il est une véritable invitation au voyage, une ode à la culture vietnamienne et à ses traditions.
Le printemps, au Vietnam, est une saison de renouveau et de fraîcheur. Les Goi Cuon, avec leurs ingrédients légers et colorés, symbolisent parfaitement cette période charnière. La feuille de riz translucide, telle une toile vierge, représente la pureté, tandis que les légumes et la viande, tel un trésor précieux, évoquent la prospérité et l'abondance.
De pluis, la forme cylindrique du Goi Cuon n'est pas fortuite. Elle rappelle la rondeur de la lune, symbole de perfection dans la culture vietnamienne. Les couleurs vives et variées de la farce, quant à elles, célèbrent la joie et la prospérité. Enfin, la manière de rouler le Goi Cuon, en serrant fermement les ingrédients, symbolise l'unité et la cohésion familiale.
Saviez-vous que… Offrir des Goi cuon à ses proches est considéré comme un geste de générosité et d'amitié qui exprime l'affection et le respect que l'on porte aux autres. Il y a d’ailleurs cette legende qui raconte l'histoire d'un jeune couple qui s'aimait follement. Le jeune homme, pauvre et humble, ne pouvait offrir à sa bien-aimée que de simples rouleaux de printemps. Mais ces rouleaux, préparés avec amour et attention, étaient bien plus précieux que n'importe quel cadeau matériel. Ils symbolisaient la sincérité de ses sentiments et la force de son amour.
Le saviez-vous ?
- • Traditionnellement préparés avec de la viande de porc hachée, les Goï Cuốn se déclinent aujourd'hui en une multitude de variantes pour satisfaire tous les goûts. Poulet, crevettes, légumes et même tofu pour la version végétarienne, les possibilités sont infinies !
- • Si l'appellation "Goi Cuốn" est la plus connue, notez qu’on parlera de "bánh tráng cuốn" ou de "nem cuốn" selon les régions du Vietnam.
- • J’ai entendu dire que dans certaines régions du Pays aux deux Delta, une tradition ancestrale veut que l'on place une feuille de laitue à l'intérieur du rouleau, ceci pour symboliser la longévité.
- • L'un des aspects les plus uniques du Goi Cuon réside dans sa préparation. En effet, il est de coutume de rouler les rouleaux soi-même à table. Cette pratique permet de créer une expérience culinaire interactive et conviviale, où chaque convive peut participer à la création de son propre plat.
Goi cuon, un plat populaire, une conquête mondiale
La popularité du Goï Cuốn ne se limite pas aux frontières du Vietnam. Sa fraîcheur, sa saveur et sa simplicité en ont fait un plat apprécié dans le monde entier. Que ce soit pour un repas léger, une entrée raffinée ou un apéritif exotique, le Goi Cuon s'adapte à toutes les occasions. Ajoutons qu’il est indeniable que la simplicité est l'une des plus grandes forces du Goi Cuon. Il ne nécessite que des ingrédients simples et peu coûteux, ce qui le rend accessible à tous les budgets. Cette accessibilité en fait un repas populaire auprès des familles vietnamiennes, qui le savourent aussi bien lors des fêtes et des célébrations que dans la vie quotidienne.
Goi cuon, un plat aux multiples variations
Au risque de me répéter (mais quand on aine, on ne compte pas, n’est-ce pas… ?), le Goi Cuon n'est pas un simple plat, c'est une véritable mosaïque de saveurs et de textures. Sa composition, loin d'être figée, se décline en une multitude de variations, reflétant la richesse et la diversité des régions et des traditions culinaires du Vietnam. En effet, chaque région du Vietnam possède sa propre interprétation du Goi Cuon, offrant une exploration unique des goûts et des textures. Au nord, on retrouve les saveurs intenses de la viande de porc hachée et des herbes aromatiques. Au sud, les crevettes et les légumes frais dominent, apportant une touche de légèreté et de fraîcheur.
Le Goi Cuon est avant tout un plat célébrant la fraîcheur des produits. Les légumes, cueillis le jour même, sont finement ciselés et conservent tout leur croquant. Les herbes aromatiques, telles que la coriandre et la menthe, apportent une touche de fraîcheur et de parfum. La trempette d'accompagnement joue un rôle crucial dans l'harmonie des saveurs du Goi Cuon. Traditionnellement à base de nuoc mam, de sucre et de citron vert, elle peut être agrémentée de piment, d'ail et de gingembre pour une touche d'exotisme. Sa fraîcheur acidulée et légèrement piquante contrebalance la richesse des garnitures et sublime chaque bouchée. La préparation et la dégustation des Goi cuon constituent un moment de partage et de convivialité, où chaque bouchée est une explosion de saveurs et de fraîcheur.
Prêt à savourer le printemps?
Attachez vos tabliers et préparez-vous à découvrir la recette authentique du Goi Cuon !
Laissez-vous guider par les saveurs et les traditions du Vietnam, et savourez chaque instant de ce plaisir gourmand.
Petite remarque au passage : Le tour de main consiste à rouler les rouleaux de manière à ce qu’ils ne cassent pas à la préparation mais ne cèdent pas à la première bouchée : délicatement mais fermement. Tout un art… Soyez patient et tenace !
L’authentique recette des Goi Cuon
Temps de préparation : comptez environ une heure
Ingrédients pour 4 personnes
• 12 Galettes de riz de 18 cm de diamètre
• 12 queues de crevettes taille moyenne (calibre 13/15)
• 250 g d’échine de porc sans os
• 1 botte (24 feuilles) de menthe fraîche
• 24 feuilles de basilic thai
• 1 botte (6 tiges) de ciboulette fraîche
• 2 grosses poignées de germes de soja
• 2 nids de vermicelles de riz+1 cac de vinaigre (facultatif, cela permet de maintenir la blancheur des vermicelles après cuisson)
• 4 grosses feuilles de salade souple (de type laitue ou batavia)
Pour la trempette
• 3/4 bol de riz de sauce Hoi Sin
• 3 cuillères à soupe d’eau
• 2 sucres en morceaux
• 2 cuillères à soupe de cacahuètes pilées
• 1 piment (selon le goût)
Préparation des ingrédients
Faites cuire la viande à l’eau bouillante et laissez-la refroidir (cette opération peut-être faite quelques heures avant de confectionner les rouleaux ou même la veille).
Faites cuire les crevettes à l’eau bouillante pendant 2 minutes maximum (sinon elles rétrécissent et la chair se durcit). Plongez-les immédiatement dans de l’eau fraîche, pour que la chair se raffermisse. Et il sera ensuite plus facile de les décortiquer (cette opération évite que la chair n’adhère à la carapace).
Pendant ce temps, lavez les herbes , le soja et la salade
Coupez la viande en tranches de 3 mm d’épaisseur
Epluchez les crevettes et coupez-les en deux dans le sens de la longueur
Faites cuire les vermicelles comme des pâtes en remuant souvent. Le temps dépend de la marque, goûtez les vermicelles et quand ils sont tendres, égouttez-les et passez-les sous l’eau froide.
Préparer la sauce : mélanger la sauce Nuoc Mam avec le jus d'un citron vert, l'ail haché et le piment rouge finement haché (facultatif). Ajouter un peu de sucre pour équilibrer le goût.
Mise en forme des Goi cuon
Mouillez deux torchons à l’eau tiède.
Pour chaque galette de riz : passez-la sous l’eau tiède et posez-la sur un des torchons. Un torchon permet de poser 6 galettes. Il suffit de trois minutes pour que les galettes soient prêtes.
Apposez le 2ème torchon par-dessus et apposez les 6 autres galettes dessus.
Sur le bord inférieur central, empilez dans cet ordre :
- Une ½ feuille de salade
- Deux feuilles de menthe côte à côte
- Deux feuilles de basilic côte à côte
- 3 à 4 brins de soja
- La quantité équivalente de deux doigts de vermicelles
- 1 à 2 morceaux de viande selon la longueur de vos tranches
Mettez les crevettes face rose contre la galette juste derrière la pile d’ingrédients que vous venez de former.
Commencez par rabattre les bords droit et gauche.
Puis enroulez-le rouleau sur lui-même en enserrant assez les ingrédients pour qu’ils vous semblent tenir les uns aux autres. Ayez le geste délicat mais ferme.
A mi-chemin, apposez une tige de ciboule et fermez le rouleau.
Répartissez la sauce dans de petits ramequins et saupoudrez de cacahuètes pilées avant de servir. Servez le piment à part.
Les rouleaux peuvent être préparés deux heures à l’avance et conservés au réfrigérateur recouverts d’un torchon humide.
Trucs et astuces
Pour ramollir les galettes de riz plus facilement, les tremper dans un bol d'eau tiède additionnée d'un peu de vinaigre blanc.
Ne pas trop garnir les galettes de riz pour pouvoir les rouler facilement.
Pour une version végétarienne, remplacer la viande de porc et les crevettes par des tofu, des champignons ou des légumes sautés.
Soyez créatif ! Vous pouvez ajouter d'autres ingrédients à votre guise, comme des carottes râpées, des concombres, des oignons verts, etc. On s’éloigne de la recette originale, mais l’idée est (aussi) de se faire plaisir !
Variante pour la sauce :
Mélanger sauce nuoc mam, sucre, vinaigre de riz, jus de citron vert et de l'eau dans un bol. Puis ajouter un peu de gingembre, de l'ail et du piment hachés (optionnel).
Je vous souhaite de bonnes dégustations!
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