Peut-être vous rappelez-vous cette petite case à cocher, juste avant de payer votre randonnée ou votre trek, où l'on vous demande votre niveau de forme, vos allergies et si vous avez déjà marché plus de deux heures sans pleurer ?
On est souvent tentés de gonfler un peu notre expérience. Après tout, qui n’a jamais coché « Expert » après avoir réussi une marche de 5 km sur terrain plat ?
Pourtant, cette étape de la collecte de profil n'est pas de la paperasse, c’est le bouclier de votre sécurité. Voici pourquoi vous devez jouer carte sur table, et comment votre guide utilise ces secrets pour vous offrir la meilleure aventure possible.
Découvrons ensemble les cinq questions existentielles que tout guide professionnel vous pose (et ce que la norme ISO l'oblige à faire avec vos réponses !).
Demandez-vous : quel type de randonneur suis-je vraiment ? Photo : Mr Linh;s Adventures
1. La question de l'effort : Quel randonneur suis-je VRAIMENT ?
Quand le guide vous demande votre niveau de condition physique et votre expérience, il ne plaisante pas.
Le guide professionnel a déjà classé l'itinéraire (Gravité 4, Effort 5, etc.). Il cherche à s'assurer qu'il y a une adéquation entre le défi et vos capacités. Une petite entorse peut être gérée sur un sentier facile, mais à 4 000 mètres d’altitude, elle devient une évacuation coûteuse.
Souvenez-vous : La norme exige la collecte de ces informations car le guide doit examiner de manière critique les données pour évaluer la capacité réelle du participant. Si vous gonflez votre CV de randonneur, vous ne ferez pas impression sur le guide. Vous ferez impression sur les secours… quand ils devront vous évacuer ! L'honnêteté, c'est l'assurance-vie la moins chère.
Demandez-vous : mon corps est-il prêt pour l’inattendu ? Photo : Mr Linh's Adventures
2. La question de la santé : « Mon corps est-il prêt pour l'imprévu ?»
C'est la question la plus délicate, mais aussi la plus vitale. Le prestataire doit recueillir l'information sur votre état de santé, vos conditions médicales spécifiques et les médicaments que vous prenez.
Rassurez-vous, la confidentialité de ces informations est requise par la norme. Le guide n'est pas un médecin, mais il est le premier intervenant. Il doit savoir :
- Si cette piqûre d'insecte nécessite un stylo injecteur.
- Comment réagir si votre tension chute lors d’un changement d'altitude.
- Qui appeler en cas d'urgence et quelle est votre couverture d'assurance.
L'action préventive de l'ISO : Pour les participants considérés "à risque" (selon les infos fournies), le guide doit vous conseiller de consulter une autorité médicale avant de vous engager. C'est une façon de dire : "Préparez-vous bien, on tient à vous !"
Un guide certifié ne risquerait jamais la vie d’une seule personne | Photo : Mr Linh's Adventures
3. Le droit de veto du guide : le "non" qui vous sauve
Vous êtes arrivé, excité, prêt à partir, mais le guide a un doute. Selon la norme, si votre profil ne correspond pas aux critères de l'itinéraire, le guide a le pouvoir (et l'obligation morale) d'interdire la participation à l'activité.
Cette décision n'est jamais prise à la légère, mais elle est non négociable. Un guide certifié ne prendra jamais le risque de mettre la vie d'une personne (et par extension, de toutes les autres) en péril.
Un peu d’humour noir : Mieux vaut être fâché contre votre guide au départ qu'être secouru par hélicoptère au milieu de nulle part parce que vous avez menti sur vos genoux. Si vous êtes refusé, dites-vous que vous venez d'éviter une mauvaise journée en montagne et que vous avez trouvé un guide sérieux. C'est un test passé avec succès, même si vous n'avez pas marché !
Toujours fournir un numéro de contact d’urgence | Photo : Mr Linh's Adventures
4. La question de la logistique : « Qui appeler si je suis perdu ? »
Au milieu de l'urgence, le temps c'est la vie. Les deux informations logistiques les plus précieuses que vous fournissez sont :
- Votre contact d'urgence.
- Votre couverture d'assurance.
Votre guide ne passera pas d'appels à votre famille sans raison, mais si l'imprévu survient, il saura immédiatement qui contacter et quels services d'évacuation votre assurance peut couvrir. C'est l'étape où le guide organise les lignes d'assistance et de secours.
Demandez-vous : ai-je tout l’équipement dont j’ai besoin avec moi ? Photo : Mr Linh's Adventures
5. La question de l'autonomie : « Ai-je tout ce qu'il faut sur moi ? »
Votre guide est équipé comme un pro (carte, trousse de secours, moyens de communication), mais vous ?
La norme insiste sur la nécessité pour le participant d'avoir son équipement individuel minimum. Cela inclut :
- Des chaussures/vêtements adaptés (adieu les baskets de ville sur sentier rocailleux).
- Un sac à dos approprié.
- Une lampe de poche (avec piles de rechange, car les nuits tombent vite).
- De la nourriture/eau d'urgence et une couverture de survie (votre kit d'autosuffisance).
Vous êtes un randonneur informé — suivez vos rêves ! Mr Linh's Adventures
Vos passions sont notre priorité
Mettons de côté la sécurité pour parler plaisir ! Si la norme ISO se concentre sur les dangers, un excellent prestataire s'intéresse à ce qui rend votre expérience unique.
Vous êtes végane ? Votre guide le note pour planifier les repas et les restaurants.
Vous êtes passionné par le Bouddhisme ? Partagez-le ! C'est ce qui permet au guide d'ajuster l'itinéraire pour inclure cette pagode moins connue ou cette conversation fascinante en cours de route.
Le service, c'est aussi de l'humain. Partager vos contraintes (régimes) et vos intérêts (culturels) transforme un simple voyage en une aventure personnalisée et mémorable. C'est le secret pour que l'aventure soit un plaisir autant qu'elle est sécuritaire.
Prêt à commencer votre prochaine grande aventure ? Photo :Mr Linh's Adventures
Devenez un voyageur averti
La transparence est la première des consignes de sécurité. En répondant honnêtement aux questions de votre guide, vous ne faites pas que vous conformer à une norme ennuyeuse ; vous activez un protocole de protection et vous montrez que vous êtes prêt à passer du statut de simple randonneur à celui de voyageur averti.
Et ça, c'est la plus belle façon de commencer une aventure !