Au bord du Mékong, le
Wat Muang Kang, temple le plus ancien de Champasak, est une curiosité architecturale. Sa bibliothèque, mélange inattendu de styles français, vietnamien, birman et laotien, surpasse en beauté la chapelle d'inspiration cambodgienne et thaïlandaise. Coiffée d'un toit à trois niveaux et entourée de piliers, elle ne manquera pas de vous surprendre. Mais le clou du spectacle est peut-être cette lumière mystique qui, la nuit, se reflète sur l'une des tours du temple pour illuminer la montagne sacrée du Wat Phu Champasak.
Joyau incontestable de la province, le
site classé de Wat Phu est une étape obligée pour tout voyageur au Laos. Souvent méconnu face au monumental Angkor, Wat Phu Champasak s'épanouit dans un écrin naturel plus grandiose, d'où émane une aura mystique, presque spirituelle. On comprend aisément pourquoi, pendant des millénaires, les populations locales ont vénéré cette montagne sacrée et pourquoi l'UNESCO l'a inscrit au
patrimoine mondial en 2001. Organisé en six terrasses sur trois niveaux, le sanctuaire occupe le niveau supérieur du complexe. Bien que lieu de culte séculaire, les bâtiments actuels datent en majorité du XIe siècle, sous l'Empire Khmer, témoignant ainsi d'une ancienneté millénaire pour certains.
Dès l'entrée du site, la salle d'exposition du Wat Phu présente des œuvres de pierre provenant de Wat Phu et des sites environnants. On traverse ensuite une allée bordée de barays, petits bassins cérémoniels qui se couvrent de lotus durant la saison des pluies. L'ascension des escaliers jusqu'au second niveau dévoile une cour ouverte. Celle-ci franchie, deux pavillons de grès annoncent des galeries où se succèdent de nouveaux escaliers.
Les galeries abritent des sculptures hindoues figurant Vishnu et Shiva. Sur la gauche, au-delà de la plateforme, se dresse également la salle Nandi, témoin de l'ancienne voie royale reliant Angkor Vat au site. Avant d'atteindre le niveau supérieur, il est possible d'observer des fidèles thaïlandais et laotiens présentant des offrandes à la statue dvarapala, gardienne de l'ascension, implorant sa bénédiction avant de poursuivre vers le sanctuaire sommital. Non loin de là, deux statues similaires gisent à demi enfouies, l'une se distinguant comme le plus grand dvarapala encore existant au sein des vestiges angkoriens.
Le niveau ultime révèle le cœur des ruines : le Wat Phu. Recélant une myriade de sculptures hindoues et bouddhistes, le sanctuaire s'ouvre sur un lingam de Shiva, autrefois baigné par l'eau de la source sacrée située en amont, acheminée par des conduits de grès. L'exploration de l'arrière et des abords du sanctuaire révèle une empreinte de Bouddha sculptée à flanc de montagne, ainsi que les célèbres pierres de l'éléphant et du crocodile. Le lieu se prête également à la contemplation d'un panorama exceptionnel sur l'ensemble du site.
Champasak vous réserve une expérience culturelle singulière :
un théâtre d'ombres chinoises et un cinéma
Tuktuk. Ces initiatives raniment l'art ancestral des ombres pour conter la célèbre épopée indienne du Ramayana.